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Écrit par Vanessa   
30-03-2008
» Marc:"Mon ami Serge a acheté un tableau...

Marc:''Lundi, je suis allé voir le tableau que Serge avait acquis Samedi...'' Un long temps... ... où tous les sentiments...
... se traduisent... ... sans mot.

» Marc:"Chèr?"

''Deux-cent mille...'' ''Serge, tu n'as pas acheté ce tableau 200 000 F?'' ''Mais mon vieux c'est le prix! c'est un Antrios!''
Serge:''Il y a depuis peu, chez l'adepte du bon vieux temps, une arrogance vraiment stupéfiante.'' ''Comment peux-tu dire ''cette merde''?'' ''Serge, un peu d'humour! Ris!... Ris, vieux, c'est prodigieux que tu aies acheté ce tableau!''

» Chez Yvan...

''Je m'appelle Yvan. Je suis un peu tendu...'' ''Je suis un garçon sympathique'' ''Je cherche le capuchon de mon feutre!''
Marc:''Serge vient de s'acheter un tableau!''  Yvan:''Beau?''  Marc:''Blanc!'' Marc:''Je te demande ce que toi Yvan, tu donnerais pour un tableau blanc. ''  Yvan:''Zéro centime!''   ''Il est dingue!... Remaque... Si ça lui fait plaisir!''

» Chez Serge, Yvan vient se rendre compte par lui même...

''De plus en plus monacal chez toi!'' ''Tu veux voir quelque chose de rare? Tu veux?'' Serge:''On peut dire, je ne vois pas, je ne saisis pas, on ne peux pas dire ''c'est une merde''.''

» Plus tard, Marc et Serge se retrouvent et attendent Yvan...

''Yvan a aimé l'Antrios!'' Serge:''Qu'est-ce que tu manges?'' Marc:''Ignatia.'' Serge:''Tu crois à l'homéopathie maintenant?'' Marc:''Je ne crois à rien.'' ''Yvan a capté tout de suite!''

» Après une heure de retard, Yvan arrive enfin...

Yvan:''Alors dramatique, problème insoluble, les deux belles-mères veulent figurer sur le carton d'invitation...'' ''...Catherine adore sa belle mère, moi je hais la mienne...'' ''...je lui dis ''Maman je t'en supplie, n'envenime pas les choses...''''
''...elle me dit, et pourquoi je suis toujours la dernière roue du carrosse'' ''...je me trouve dans l'obligation de passer un après-midi et une soirée avec ton père!'' ''...tu vas pas t'y mettre toi aussi et me dire comme Madame Roméro ce matin que j'ai un coeur de pierre...''

» Serge: "Et alors?"

Serge:''Et alors?'' Yvan:''Rien n'est résolu. J'ai raccroché. Mini drame avec Catherine, écourté parce que j'ai été en retard'' Marc:''Pourquoi tu te laisses emmerder par toutes ces bonnes femmes?''
Marc:''Lis Sénèque!'' ''... La Vie Heureuse, voilà ce qu'il me faut!''

» Peu à peu, le malaise s'installe...

''L'Antrios n'est pas blanc!'' ''Tu trouves que ce tableau n'est pas blanc, Yvan?'' Yvan:''Pas tout à fait, non...'' Marc:''Ah bon? Et tu vois quoi comme couleur?''
Marc:''Yvan tu n'as pas consistance. Tu es un être hybride et flasque.'' ''Mais qui es-tu Marc? Qui es-tu pour imposer ta loi?'' ''Un être hybride ne participe à rien!''

» Après le départ d'Yvan...

Marc: ''Tu vois, subitement, je ne comprends plus, je ne sais plus ce qui me relie à Yvan...'' ''Et moi? Tu sais ce qui te relie à moi?'' Marc: ''Une question qui pourrait nous entraîner assez loin... ça m'ennuie d'avoir fait de la peine à Yvan.''
''Ah! Enfin une parole légèrement humaine dans ta bouche! D'autant que la croûte qu'il a au dessus de sa cheminée, je crains que ce ne soit don père qui l'ait peinte.'' Marc:''Mais toi aussi tu lui as...''   Yvan:''Oui, mais je m'en suis souvenu en le disant!'' Marc:''Merde...''

» Finallement Yvan revient...

Yvan: ''Marc appelle au secours...'' Yvan: ''Je dois le sauver, dussé-je en pâtir moi-même...'' Yvan: ''D'ailleurs, l'autre jour, j'ai parlé de vous à Finkelzohn...''
Serge: ''Et qu'est-ce qu'il dit, ce con?'' ''J'ai noté parce que c'est compliqué!'' ''Si je suis moi parce que je suis moi, et si tu es toi parce que tu es toi...''
''Et en liquide! tu peux pas payer par chèque! Freud a dit: '' il faut que tu sentes les billets qui foutent le camp!''''

» Mais avec une parole malheureuse d'Yvan, le conflit se réamorce....

''Quand tu m'as demandé ce que je pensais de Paula..., je ne t'ai pas dit que je la trouvais laide, rugueuse et sans charme. J'aurais pu.'' ''C'est ce que tu penses de Paula?'' ''Au-delà même!''
Yvan: ''tu exagères!''   Serge: '' tu vois, il ne dit pas que j'ai tort, il dit que j'exagère!'' S'ensuit une sorte de lutte grotesque qui se termine par un coup que prend malencontreusement Yvan Yvan: ''ça me vrille!... Si ça se trouve, vous m'avez crevé le tympan!''

 

 

» Serge: "Tu veux une aspirine?"

Serge: ''Tu veux une aspirine?'' Yvan: ''Je ne sais pas si l'aspirine... ''Vous pourriez avoir une oncette de compassion. Non.'' Serge: ''Et toi tu as des raisons de m'en vouloir... tu vois, j'allais dire d'être avec l'Antrios!'' Marc: ''Oui'' Serge: ''Quelque chose m'échappe.''
Serge: ''... Je t'ai remplacé par l'Antrios?'' Marc: ''Oui'' Serge: ''Tu comprends ce qu'il dit?...'' Yvan: ''Je m'en fous, vous êtes cinglés.'' Serge: ''Il y a eu un temps de cette nature entre nous?'' Marc: ''Comme c'est cruel. Et petit de ta part.''
Marc: ''Si Yvan n'étais pas l'être spongieux...'' Yvan: ''Continue, continue, ça glisse'' ''Je suis trahi. Tu es un traître pour moi.'' ''Il était mon mentor, si je comprends bien...''
''... J'aimais ton regard. J'étais flatté. Je t'ai toujours su gré de me considérer comme à part. J'ai même cru que cet à part était de l'ordre du supérieur jusqu'à ce qu'un jour tu me dises le contraire.'' Serge: ''C'est consternant... Quel échec!'' Marc: ''Pour moi surtout... Toi, tu t'es découvert une nouvelle famille. Ta nature idolâtre a trouvé d'autres objets. L'Artiste!... La déconstruction!...'' '' C'est quoi la déconstrucion?...''

» Marc: "Tu ne connais pas la déconstruction?... Demande à Serge, il domine très bien cette notion..."

Marc: ''Ah tu souris! Tu vois quand tu souris comme ça, je reprends espoir, quel con...'' ''Mais réconciliez vous! Passons une bonne soirée, tout ça est risible!'' Marc: ''On ne devrait jamais laisser ses amis sans surveillance. Il faut toujours surveiller ses amis. Sinon, ils vous échappent...''
Marc: ''Regarde ce malheureux Yvan, qu'on a laissé devenir peureux, papetier. Bientôt mari...'' ''... Je ne crois pas aux valeurs qui régissent l'Art d'aujourd'hui... La loi du nouveau. La loi de la surprise... La surprise est une chose morte. Morte à peine conçue, Serge...'' ''Finkelzohn est un génie. Je vous signale qu'il avait tout compris!''
Marc: ''Tu vois Yvan, ce que je supporte pas en ce moment chez toi, c'est ton désir de nous niveler. Egaux tu nous voudrais...'' ''Pourquoi on se voit, si on se hait?! On se hait, c'est clair! Enfin, moi je ne vous hais pas mais vous, vous vous haïssez! Et vous me haïssez!'' Serge: ''Tu as remarqué que tu ne parles que de toi.'' Yvan: ''Et vous parlez de qui, vous?! Tout le monde parle de soi!'' Serge: ''Tu nous fous la soirée en l'air...''
'' Je vous fous la soirée en l'air?!'' ''Et ta présence veule, ta présence de spectateur veule et neutre, nous entraîne Marc et moi dans les pires excès.'' Serge: ''Tu crées les conditions du conflit.''

» Marc: "Cette mièvre et subalterne voix de la raison, que tu essaies de nous faire entendre depuis ton arrivée, est intenable."

''Vous savez que je peux pleurer...'' ''Tu crois que j'aime les pochettes perforées, les rouleaux adhésifs, tu crois qu'un homme normal a envie, un jour, de vendre des chemises dos à soufflet?!'' ''Ne me dis pas, calme-toi!... Calme-toi est la pire chose qu'on peut dire à quelqu'un qui a perdu son calme! Je ne suis pas comme vous, je ne veux pas avoir d'autorité... je veux être votre ami Yvan le farfadet!''
'' Si on pouvait ne pas tomber dans le pathétique...'' Yvan: ''Tu n'as pas quelque chose à grignoter? N'importe quoi, juste pour ne pas tomber évanoui.'' Serge: '' J'ai des olives.'' ''En arriver à de telles extrémités... Un cataclysme pour un panneau blanc.''''

» Et Yvan est pris d'un fou rire...

''Une merde blanche!... Car c'est une merde blanche!... Reconnnais-le mon vieux!... C'est insensé ce que tu acheté!...'' Marc rit, entraîné dans la démesure d'Yvan. Serge: ''Vas-y!''
Yvan: ''Tu ne vas pas le faire!...'' Marc suit avec le feutre un des lisérés transversaux. Serge est impassible
Puis, avec application, Marc dessine... ... sur cette pente... ... un petit skieur avec un bonnet.

» Epilogue

''Le lendemain du mariage, Catherine a déposé au cimetière Montparnasse, sur la tombe de sa mère morte, son bouquet de mariée et un petit sachet de dragées. Je me suis eclipsé pour pleurer derrière une chapelle et le soir, repensant à cet acte bouleversant, j'ai encore sangloté dans mon lit en silence. Je dois absolument parler à Finkelzohn de ma propension à pleurer, je pleure tout le temps, ce qui n'est pas normal pour un garçon de mon âge.'' ''Chez Emile, Serge et Marc ont pris la décision d'essayer de reconstruire une relation anéantie par les évenements et les mots. A un moment donné, l'un de nous a employé l'expression ''periode d'essai'' et j'ai fondu en larmes.'' ''En réalité, je ne supporte plus aucun discours rationnel, tout ce qui a fait le monde, tout ce qui a été beau et grand dans ce monde n'est jamais né d'un discours rationnel.''
''Lorsque nous sommes parvenus, Marc et moi, à l'aide d'un savon suisse à base de fiel de boeuf, prescrit par Paula, a effacer le skieur, j'ai contemplé l'Antrios et je me suis tourné vers Marc...'' ''Savais-tu que les feutres étaient lavables? Non, m'a répondu Marc... Non... Et toi? Moi non plus, ai-je dit, très vite, en mentant. Sur l'instant j'ai failli répondre, moi je le savais. Mais pouvais-je entamer notre période d'essai par un aveu aussi décevant?'' ''... d'un autre côté, débuter par une tricherie?... Tricherie! N'exagérons rien. D'où me vient cette vertu stupide? Pourquoi faut-il que les relations soient si compliquées avec Marc?...''
''Sous les nuages blancs, la neige tombe. On ne voit ni les nuages blancs, ni la neige. Ni la froideur et l'éclat blanc du sol. Un homme seul, à skis, glisse. La neige tombe...'' ''... Tombe jusqu'à ce que l'homme disparaisse et retrouve son opacité. Mon ami Serge a acheté un tableau...'' ''C'est une toile d'environ un mètre soixante sur un mètre vingt. Elle représente un homme qui traverse un espace et qui disparaît...''

 

Dernière mise à jour : ( 30-03-2008 )